Yellowknife, lundi 29 juin 2020 – Le Comité permanent de responsabilisation et de supervision reconnaît qu’il existe un racisme systémique dans l’ensemble de notre société, et notamment dans le système de justice. Le racisme prend diverses formes, dont la surreprésentation des Autochtones dans le système correctionnel, la façon dont les policiers interagissent avec les Autochtones et la discrimination vécue par les membres de certaines communautés en raison de la couleur de leur peau. Le problème du racisme systémique est l’une des conséquences durables du colonialisme et de l’esclavage au Canada.
Les membres reconnaissent le leadership et les efforts de mobilisation aux TNO, au Canada et ailleurs dans le monde. Il s’agit d’une chance unique d’aborder et de changer la façon dont les autorités policières et judiciaires traitent les habitants de nos collectivités. Les membres du Comité appellent la ministre de la Justice, le surintendant principal de la Division G de la GRC et les professionnels du droit à rencontrer les leaders autochtones et les organisateurs des rassemblements « Black Lives Matter » qui ont récemment eu lieu pour déterminer les changements qui peuvent être apportés immédiatement et à long terme.
Les dirigeants politiques doivent agir et écouter l’appel de milliers de personnes qui ont manifesté dans les collectivités du Nord pour demander que plus personne n’ait à avoir peur de la police et du système de justice en raison de la couleur de sa peau. Tous les résidents doivent être capables de considérer le système judiciaire comme équitable; pour y arriver, nous devons engager un dialogue honnête et ouvert pour l’améliorer.
Les membres du Comité organiseront ces discussions dans différents forums et approcheront directement les résidents. Ils souhaitent recueillir les commentaires de résidents, notamment ceux qui ont été victimes de racisme systémique de la part des forces de l’ordre ou du système de justice.
« Il est important qu’il y ait des canaux de communication ouverts entre les gouvernements autochtones, les gouvernements territorial et municipaux, les forces de l’ordre et les experts juridiques du Nord pour trouver une façon de régler le problème du racisme systémique. Nous devons comprendre où nous en sommes lorsque nous abordons des questions comme la criminalité, l’alcool et les autres drogues, et la santé mentale dans le Nord. Nous n’y arriverons que par un dialogue ouvert accompagné d’une collaboration et d’efforts soutenus », affirme Steve Norn, président du Comité permanent de responsabilisation et de supervision.
« Nous sommes en 2020 et il est grand temps d’agir. Après des centaines d’années de racisme systémique, nous devons garder le cap sur les changements indispensables, alimenter la conversation et exiger l’équité au sein de nos systèmes destinés à servir la population. La responsabilité de changer notre monde ne peut incomber uniquement aux opprimés ou aux discriminés. La responsabilité d’être antiraciste appartient à chacun d’entre nous, notamment à ceux qui se trouvent dans une position d’autorité et de privilège », déclare Caitlin Cleveland, présidente du Comité permanent des affaires sociales.
« À titre de femme dénée et d’ancienne cheffe, je peux témoigner du racisme systémique dans les établissements correctionnels et à la GRC. J’ai vu de mes propres yeux les mauvais traitements infligés aux Autochtones et aux personnes de couleur par la GRC, les tribunaux et le système correctionnel. Il est inacceptable que les membres du personnel autochtones des établissements correctionnels ne disposent pas d’un mécanisme neutre pour présenter leurs griefs. Le ministère de la Justice et la GRC doivent changer la façon dont ils gèrent le racisme systémique dans leurs rangs en faisant les choses différemment. Ils doivent changer leurs façons de travailler dans les collectivités autochtones. De plus, les organisations autochtones doivent participer au processus décisionnel au sein du ministère de la Justice », indique Frieda Martselos, présidente du Comité permanent des opérations gouvernementales.